Transmettre ou ne pas transmettre son histoire ?

Avant de se lancer, avant de prendre la décision de confier son histoire à un biographe, le narrateur, qu’il soit un homme ou une femme, s’interroge parfois sur le bien-fondé de sa démarche.

Les freins sont multiples :

  • La crainte de froisser par ses propos la susceptibilité d’un membre ou d’une partie de sa famille,
  • L’appréhension de se dévoiler, d’en dire trop,
  • La crainte que son récit ne suscite peu ou pas d’intérêt auprès de ses enfants ou petits-enfants,
  • Ou tout simplement le sentiment de ne pas avoir la légitimité suffisante pour raconter la vie de ses parents ou de ses aïeux.

Un premier frein est levé quand les enfants ou les petits-enfants du narrateur sont à l’initiative du projet biographique. Leur volonté de s’approprier l’histoire de leur famille confère au narrateur le droit, mais aussi le devoir de perpétuer le souvenir de ses ascendants.

Lorsque le narrateur assume seul son choix de confier son récit de vie à un biographe, il ne doit pas anticiper les réactions de son entourage. Que son histoire soit singulière ou qu’il la juge très ordinaire, elle est unique. En renonçant à la transmettre, alors qu’il en a la volonté, il se prive de sa propre liberté d’expression.

En dernier lieu, le narrateur doit s’appuyer sur l’expérience de son biographe. Ce dernier doit, s’il le juge nécessaire, mettre en garde son client sur des propos ou des formulations risquant de heurter l’un ou l’autre de ses futurs lecteurs. C’est également au professionnel de l’écriture que revient la responsabilité de rédiger et d’organiser la biographie de son client de manière à donner aux futurs lecteurs l’envie de s’y plonger.